Aubusson (Creuse) accueille jusqu’à ce 27 juin le congrès 2022 de la Société française d’archéologie. Une opportunité pour mettre en avant le patrimoine creusois du Moyen-Age et de la Renaissance.
C’est l’un des trésors que renferme l’église de Chambon-sur-Voueize (Creuse) : un buste reliquaire de Sainte-Valérie, composé d’argent, d’émaux et de pierres précieuses. « C’est un reliquaire royal, ayant appartenu à Charles V. Ce qui est intéressant, c’est la figure elle-même de la sainte, qui porte une grâce détachée du monde »précis Françoise Vielliard, p.professeure retraitée de philologie romane à l’Ecole nationale des Chartes. Le buste, témoin du XIVe, siècle illustre la richesse de la période pour le patrimoine creusois du Moyen-Age et de la Renaissance.
Un coup de lumière est porté sur le patrimoine creusois, particulièrement riche d’églises romanes, gothiques et de châteaux. Le Moyen-Age est particulièrement représenté. La raison : « La Marche est une région frontalière, et donc sensible. Elle a vécu une grande fondation monastique, la concurrence entre des pouvoirs politiques qui veulent marquer le territoire, affirmer leur position religieuse ou politique »explique Eliane Vergnolle, vice-présidente de la Société française d’archéologie. « Les comtes de la Marche représentent un pouvoir local très déployé entre Aubusson et Guéret. »
Pour celle qui est aussi coordinatrice scientifique du congrès, la Creuse était donc un endroit idéal pour organiser l’édition 2022 du congrès de la Société française d’archéologie. Environ 130 sociétaires sont réunis pour l’occasion depuis le jeudi 23 juin 2022. Parmi eux, il y a Eric Sparhubert, maître de conférence en histoire de l’art médiéval à l’Université de Limoges. Il s’improvise guide pour une visite de l’abbatiale Saint-Pierre-Saint-Paul d’Evaux-les-Bains (Creuse), un édifice qui date du XIe siècle.
« Le caractère imposant de l’abbatiale d’Evaux-les-Bains est inversement proportionnel au nombre d’études qu’elle a suscitées et qui se comptent pratiquement sur les doigts d’une main » : ce commentaire d’Eric Sparhubert souligne la nécessité de mettre en avant le patrimoine creusois. L’intérêt scientifique de ce dernier serait en fait sous-estimé et peu accessible au grand public.
Avec une belle programmation, ces édifices pourraient permettre encore davantage de monde.
Eric Sparhubert, maître de conférence en histoire de l’art médiéval à l’Université de Limoges
Ces différents édifices représentent pourtant un atout touristique pour la région, une offre qui pourrait être plus développée. « Il y a peut-être une dimension politique, qui s’est mise en avant le caractère religieux de ces édifices, en subsiste au second plan la notion de patrimoine qui doit être dissociée de cette fonction religieuse »estime Eric Sparhubert.
Le congrès annuel de la Société française d’archéologie se termine ce lundi 27 juin 2022. Des conclusions seront tirées de cet événement et seront bientôt publiées.