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À Karakoch, une fresque restaurée, symbole de la vulnérabilité du patrimoine chrétien

En cette fin de semaine, ils sont des centaines à prendre place sur les bancs de l’Église syriaque orthodoxe Mar Giorgis, à Karakoch, la plus grande ville chrétienne de la plaine de Ninive, pour assister à la bénédiction d’une fresque du XIIIe siècle récemment restaurée.

Cette peinture murale byzantine se trouve dans le sanctuaire de l’église rupestre Mar Giorgis de Bakhdida (nom syriaque de Karakoch), fondée au VIe siècle. Elle représente le baptême du Christ dans le Jourdain. Il s’agit de la seule œuvre de ce type connue en Irak. Pourtant, elle ne doit sa survie qu’à l’incapacité des pelleteuses à venir à bout du sanctuaire, voué à la destruction en 2005 pour permettre, sur son emplacement, la construction d’une église moderne.

Depuis lors, la fresque, restée sur la façade extérieure de l’édifice, était exposée aux intempéries et à l’écrasant soleil de la plaine de Ninive. Pendant les deux années d’occupation de la ville par Daech, elle subit de profondes dégradations, le lieu étant utilisé comme laboratoire de fabrication d’engins explosifs.

« Quand elle a été redécouverte à la libération de la ville, l’œuvre était en péril. Il fallait très vite intervenir », explique Méliné Miguirditchian, l’une des restauratrices. Des organisations et institutions internationales ont alors pris en charge la protection, puis la restauration de la fresque. « Le peuple irakien est notre grand frère, rappelle Étienne Piquet-Gauthier, directeur de la Fondation Saint-Irénée, à Lyon. Nous sommes honorés de contribuer à restaurer son patrimoine ».

Contraintes techniques et logistiques

Ce travail a fait face à des contraintes techniques, mais aussi logistiques. « Presque tous les produits viennent d’Europe, explique la restauratrice. Ils étaient introuvables ici, parfois même interdits. Par exemple, l’acétone n’est pas autorisée à la vente en Irak, car elle peut être utilisée dans la fabrication des bombes. Quand nous avons essayé d’en faire venir, elle a été bloquée pendant des semaines par le service des douanes. »

À Karakoch, une fresque restaurée, symbole de la vulnérabilité du patrimoine chrétien

Le projet ambitionne de faire prendre conscience aux chrétiens de la région de la valeur de leur patrimoine. « Le patrimoine incarne l’identité profonde, sous sa forme la plus visible, abonde Pascal Maguesyan, de l’association Mesopotamia Heritage. C’est la raison pour laquelle Daech s’y est autant attaqué ; c’était un moyen systémique de casser le lien dépendant des communautés, de leur mémoire et de leur histoire ».

« Restaurer cette fresque est une façon d’honorer nos ancêtres, ajoute Mgr Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque syriaque orthodoxe de la région. C’est grâce à des œuvres comme celle-ci que leurs pensées, leur foi et leur culture sont parvenues jusqu’à nous. » Dans cette optique de transmission, quatre jeunes diplômés du département des beaux-arts de l’université de Mossoul ont été impliqués dans le travail de restauration. Ils ont créé une version moderne de l’œuvre, exposée dans l’ancienne église rupestre. Symétrie pleine d’anachronisme, c’est dans la nef de la nouvelle église, celle-là même pour laquelle elle avait failli être rasée, que la fresque byzantine sera désormais placée.

Un pari audacieux

Pour Pascal Maguesyan, « L’exemple de cette œuvre, qui aurait dû être détruite sur l’ordre de la paroisse pour construire un nouvel édifice, et qui a été restaurée des années plus tard à la demande des autorités religieuses, est révélateur. Les actions de Daech ont rappelé aux communautés la vulnérabilité de leur patrimoine, donc l’importance de le préserver et de le protéger ».

Le pari est audacieux alors que l’État irakien ne consacre aucun budget à la reconstruction des lieux de culte dans les zones anciennement occupées, préférant se focaliser sur les infrastructures et habitations. « En reconstruisant les pierres, on peut aussi reconstruire les âmes », défend Mgr Nicodemus Daoud Sharaf. Il sait combien le défi est immense. À ce jour, plus de cinq ans après la libération de la plaine de Ninive, on estime que seuls 60 % des chrétiens sont retournés vivre sur leur territoire d’origine.

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Un beau « Village en fête » à Saint-Pierre-Quiberon – Saint-Pierre-Quiberon

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Très belle réussite, dimanche 3 juillet, pour l’animation « Village en fête », à Saint-Pierre-Quiberon. Après trois ans de fermeture pour travaux, la commune a déclaré la réouverture de l’église. La première étape était le retour des mess pour Pâques.

« La préservation de notre patrimoine : l’une de nos priorités »

La municipalité souhaitait fêter d’une façon plus large la fin des travaux. « Avec mon équipe, explique la maire, Stéphanie Doyen, nous avons voulu rassembler les Saint-Pierrois et l’ensemble des acteurs ayant remporté la restauration de notre église. La préservation de notre patrimoine, qu’il soit religieux ou non, constitue l’une de nos priorités. Il s’agit d’un devoir de transmission pour les générations futures ».

Concerts, buvette et buffet ce dimanche 3 juillet

La journée a été ponctuée de concerts ayant rassemblé un public très large. Elle a été clôturée par un repas participatif. L’union des acteurs économiques (UAE) s’est très largement impliquée, tant pour tenir la buvette que pour organiser le buffet proposé en soirée. « Et pourquoi pas faire de cet événement un rendez-vous récurrent avant la haute saison ? », s’interroge le maire.