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Au Neubourg, la Cathédrale des Champs, œuvre dédiée à Saint Paul

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L'église Saint-Paul illuminée par un coucher de soleil automnal en 2020.
L’église Saint-Paul, surnommée Cathédrale des Champs, illuminée par un coucher de soleil automnal en 2020. ©Thomas Guilbert / archive

« L’église Saint-Paul possède une architecture imposante. On la voit d’assez loin. De la route de Beaumont, c’est l’une des premières choses que l’on voit », souligne Isabelle Vauquelin. Ce n’est pas la première fois que le maire du Neubourg (Eure) endosse la fonction de guide pour la visite de l’église Saint-Paul. « On l’appelle aussi la Cathédrale des Champs », précise le premier magistrat de la commune. En ses mains, elle tient un mémo d’une dizaine de pages que la municipalité a constituée dès 2013, à l’occasion des visites programmées aux Journées européennes du Patrimoine (JEP).

Sur les ruines d’un temple païen

C’est principalement au cours de ces journées de septembre que le public peut avoir à des visites commentées du monument. Le restant de l’année, si vous préférez visiter les lieux, vous pourrez le faire uniquement en toute autonomie. Le lieu saint est ouvert du lundi au samedi, de 10 à 17 h, grâce à la mobilisation de bénévoles, de la paroisse principalement.

À l’origine, un temple païen occupait les lieux. Une première église a ensuite été renforcée. Les traces requises par les archéologues remontent jusqu’à 1077. « Durant la guerre de Cent Ans, un parcours de 1447 relate que l’église Saint-Paul fut dévastée », indique le document d’Isabelle Vauquelin. À partir de 1461, donc, la construction de l’église actuelle a commencé. Elle a duré jusqu’à 1483.

Chronologie

1077 : traces d’une première église, construite sur les ruines d’un temple païen.
1118 : l’église est incendiée par Henri Ier Plantagenêt.
1447 : l’église est dévastée une nouvelle fois, signant le projet de construction d’une nouvelle église.
De 1461 à 1483 : construction de l’église actuelle.
1592 : un incendie est orchestré par le duc de Parme.
1611 : fin de la reconstruction de l’édifice.
1620 : construction du caveau.
1628 : Alexandre de Vieupont, marquis du Neubourg, est inhumé dans l’église.
1791 : le déambulatoire devient une sacristie.
1818 : installation des cloches Marie et Jeanne.
1843 : installation des cloches Victoire et Rose-Alexandrine.
1848 : destruction des échoppes accolées à l’église.
1853 : ajout du fronton.
1866 : reconstruction des murs de la nef.
1897 : installation de la chaufferie et découverte du caveau.
Fin du XIXe : remplacement des vitraux.
1938 : classement aux Monuments historiques.
1940 : un obus français détruit le clocher.
1952 : restauration de l’orgue.
1958 : reconstruction du clocher.
1960 : Jean Barillet confectionne les vitraux du côté sud.
1991 : remise en état des bancs.

Un cimetière de 300 sépultures

Cependant, l’église ne sera pas épargnée par les événements majeurs de l’Histoire de France. Après l’incendie orchestré par le duc de Parme en 1592, la reconstruction de l’édifice s’est achevée en 1611. Plus récemment encore, un obus français a détruit le clocher en 1940.

L’église Saint-Paul se distingue par son autel en forme de proue de bateau.

Isabelle Vauquelin maire du Neubourg

Entre autres spécificités de l’église Saint-Paul : l’église abritait un cimetière d’environ 300 sépultures. « En 1897, lors des travaux d’installation d’une chaufferie, les ouvriers ont mis à jour de nombreux ossements et ont découvert le caveau des Vieupont, situé juste en dessous du chœur, entre les anciennes grilles et barrières de communion », poursuit le document. Par mesure d’hygiène et pour éviter les pillages, il a ensuite été déplacé. Quelques années, maintenant, il n’est plus autorisé depuis d’accéder à l’ancien caveau, l’escalier a été condamné.

L'église se distingue notamment par son autel en forme de proue de bateau.
L’église se distingue notamment par son autel en forme de proue de bateau. ©Thomas Guilbert

La Cathédrale des Champs se caractérise par son architecture atypique. Elle a été « construite dans le style de transition entre le gothique et le style Renaissance », entre la seconde moitié du XVe siècle et le début du XVIe siècle. « L’église Saint-Paul se distingue par son autel en forme de proue de bateau », ajoute Isabelle Vauquelin en levant le regard vers le plafond surplombant le chœur. C’est notamment grâce à cette particularité que l’église a été classée aux Monuments historiques en 1938.

La nef de 18 m de haut

Le plafond de l’édifice, justement, est d’une hauteur assez peu commune pour une église rurale. La nef s’élève à 18 m de hauteur, ce qui lui vaut le surnom précédemment cité. À l’instar des cathédrales, les fidèles pouvaient aussi circuler derrière l’autel. À présent, l’abside sert de sacristie.

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Isabelle Vauquelin souligne la richesse des menuiseries. On y voit notamment Saint Paul, avec sa clé, et Saint Pierre, avec une épée, entourés d’angelots. Les deux saints sont honorés depuis très longtemps en Normandie. C’est pour cette raison que, parfois, sur le nom de l’église Saint-Paul – Saint-Pierre.

Ces menuiseries mettent en évidence des tableaux. Le peintre français Nicolas Loir (1624-1679) serait l’auteur de la grande huile représentant la résurrection du Christ dans le retable central. L’œuvre a d’ailleurs été restaurée par Pierre Jaillette, conservateur repris au Neubourg. Dans les autels latéraux, celui de droite est dédié à Saint Michel et celui de droite à l’assomption de la Vierge Marie. « Remarquez : le peintre s’est peint en bas à droite », signale le maire du Neubourg, à propos du dernier tableau.

L’église Saint-Paul possède des richesses que hélas, on ne peut pas inventorier de façon exhaustive. Braquons seulement les projecteurs sur les vitraux. Ces derniers ont, pour la plupart, été remplacés vers la fin du XIXe siècle. Ce sont « des copies de Saint-Ouen de Rouen » : la pêche miraculeuse (latéral droit de la nef), la déposition de croix (portail nord), l’adoration des mages (1876), la sainte communion (1883), le calvaire (1890), le Christ en gloire et le triomphe de Saint-Michel. Plus récemment encore, le verrier Jean Barillet a confectionné les vitraux du côté sud (1960). Sur la remarque à leur facture moderne. Ils représentent le baptême de Jésus, au-dessus des fonts baptismaux, et Saint Paul, dans la nef latérale droite.

Deux vitraux doivent encore être refaits. Pour l’instant, ils sont blancs et transparents. « Ça fait entrer la lumière… mais ça met en évidence les toiles d’araignées », sourit Isabelle Vauquelin, rappelant le rôle joué par l’association Au Cœur du Patrimoine neubourgeois, qui s’appelait Au cœur du Neubourg à sa création, dans la préservation de ce patrimoine. C’est d’ailleurs l’équipe de la présidente Catherine Michon qui a succédé aux élus dans les visites guidées lors des Journées européennes du Patrimoine. En attendant la réfection des deux œuvres, les visiteurs peuvent admirer le magnifique patrimoine intérieur de l’édifice religieux.

Visites libres du lundi au samedi de 10 à 17 h. Visites commentées lors des prochaines Journées européennes du Patrimoine.

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