Après des décennies de vaches maigres, la fréquentation du patrimoine religieux québécois par les touristes serait en croissance, selon l’Association du tourisme religieux et spirituel. Et la venue du …
Catégorie : Église:
église.
Comme annoncé, Camille Gueguen et Guillaume Colombel, les deux guides de la Sprev (Sauvegarde du patrimoine religieux en vie) pour le mois de juillet, organisent une soirée patrimoine pour le lundi 25 juillet 2022, à 19 h 30, à la basilique du Folgoët . La soirée commencera par un petit concert d’orgue et sera suivie d’un jeu de piste convivial pour petits et grands. Certainement une bonne occasion, y compris pour les Folgoëtiens, de découvrir le patrimoine architectural et religieux de la basilique et de ses abords.
Pratique
Soirée patrimoine, lundi 25 juillet 2022, à 19 h 30, à la basilique du Folgoët. Entrée libre et ouverte à tous.
L’ADTLB (Association de développement territorial local du Bessin), la municipalité de Saint-Côme-de-Fresné et l’association Le Blanc Moutier organisent un concert en l’église Saint-Côme et Saint-Damien. Donné par l’ensemble BaroKentin au profit de la restauration de l’église, il aura lieu ce samedi, à 18 h. L’association Le Blanc Moutier a pour vocation d’organiser des activités en faveur de la préservation, la valorisation et l’animation de l’église de Saint-Côme »,
déclare le président de l’association François Spriet. L’ensemble BaroKentin a été fondé en 2018 par David Le Monnier. Il a perfectionné son chant en Angleterre, avant de s’installer en France en 1990, puis à Valognes (Manche) en 2016, séduit par le Cotentin.
Ce chanteur, pianiste, claveciniste forme le groupe BaroKentin en réunissant Faustine Nondier, flûtiste, Jean-Baptiste Bernuit, violoniste et altiste et Jet Planken, violoncelliste.
La réunion de ces quatre instruments ouvre à BaroKentin une possibilité presque infinie de répertoire en musique de chambre baroque »,
explique Christian Nisse, de l’ADTLB.
Saint-Côme-de-Fresné, samedi 23 juillet, à 18h. Plein tarif : 10 € ; réduit : 7 €, gratuit – de 15 ans. Réservations au 02 31 22 17 44 ou adtlb@orange.fr
Depuis une quinzaine d’années, Détour d’Art s’applique à faire découvrir la richesse des chapelles, églises et autres patrimoines religieux bretons en Pays d’Auray. L’opération s’adresse à tous, y compris aux enfants et aux familles. C’est tout l’esprit des Clés du Temps, six jeux de piste conçus pour partir à la découverte du patrimoine en insistant sur le caractère ludique : « L’idée est de rendre le plus accessible possible la visite de sites religieux, parfois ennuyante pour les plus jeunes », explique Virginie Morgant, chargée de l’opération Détour d’Art. C’est elle qui a conçu et créé ces jeux de piste, destinés aux enfants de plus de 6 ans.
Observation, intuition et déduction
L’objectif consiste à mener des enquêtes dans des lieux chargés d’histoire, pour tenter de collectionner les Clés du Temps : « J’ai élaboré des scénarios inspirés par l’histoire et l’architecture des monuments dans lesquels se dérouleront les jeux. Je les teste en général sur mes propres enfants ! ». Des jeux fondés sur l’observation, l’intuition ou la déduction. Les parcours sont balisés de messages codés et de défis à relever.
Trois de ces jeux étaient déjà disponibles tout au long de l’année (La Clé de la Statue Perdue, à Sainte-Anne-d’Auray, La Clé des Vestiges, à l’Église Saint-Guigner de Pluvigner et La Clé du Message Codé à la Chapelle Sainte-Avoye) mais il y a désormais trois autres clefs à tenter de découvrir jusqu’au 30 août. Dont une nouveauté, La Clé du Marin, dans le centre-ville de Ploemel à la Chapelle Notre-Dame de Recouvrance. Le jeu se passe à l’époque de Louis XIV : un marin ploemelois, parti à la guerre à bord d’un navire, réussit à revenir sain et sauf avec ses compagnons. Un miracle qui cache en réalité certaines zones d’ombre qu’il appartiendra aux enfants d’éclaircir. Il faut compter 1 h 30 pour faire cette activité, qui sera proposée le mardi de 14 h à 18 h. Pour y participer, il suffit de régler un euro à l’office de tourisme d’Auray ou de Sainte-Anne-d’Auray, sinon sur place à la chapelle Notre-Dame de Recouvrance. En échange, il vous sera remis une pochette permettant de participer au jeu.
Des clés à retirer auprès des bénévoles ou en mairie
Les deux autres jeux de piste fonctionnent uniquement cet été ont lieu à Plumergat (Chapelle de la Trinité) pour La Clé des Animaux Fantastiques ou au village de Locmaria (Chapelle Notre-Dame de Pitié) pour La Clé des Chevaliers du Temps. Le mardi de 14h à 18h, à chaque fois. À noter que des bénévoles seront présents sur certains sites et pourront remettre les clés, en cas de succès. Sinon, elles seront retirées en mairie.
Proche de Martel, un des « Plus beaux villages de France », la commune de Cressensac-Sarrazac joue la carte de l’hébergement et de la restauration, pour développer son attractivité
Par Rédaction Cahors
Publié le
Martel, cité voisine à quelques kilomètres de Cressensac-Sarrazacvient de décrocher le sésame des « Plus beaux villages de France ». L’association, née et située à Collonges la Rouge (un village à quelques kilomètres de chez nous) vient d’accepter 4 nouveaux villages dont deux dans le Lot, Rocamadour et Martel. Étonnant que Rocamadour n’avait pas déjà été distingué dans ce classement qui comprend 168 villages remarquables.
Dans le département du Lot, nous avions déjà Saint-Cirq-Lapopie, Autoire, Cardaillac, Loubressac, Carennac, Capdenac le Haut. Nos voisins Corréziens, à part la ville aux pierres rouges, ont également distingué Turenne et Curemonte à quelques encablures de Cressensac-Sarrazac et pour sa troisième tentative, Beaulieu-sur-Dordogne peut-être plus éloignée.
La distinction de Plus beau village de France est difficile à obtenir. Les critères sont drastiques. Seules 20 % à peine des candidatures sont acceptées après six mois à un an d’étude, d’abord sur dossier. La localité doit avoir moins de 2000 habitants, comprendre deux sites protégés, (monument classé, parc naturel,…) et sa candidature doit avoir été approuvée par son conseil municipal. L’examen de la sélection se poursuit ensuite sur place. L’évaluation comprend 27 critères correspondant à la qualité patrimoniale, architecturale, urbanistique et environnementale : rien que ça ! ? Non, les actions de mise en valeur du territoire sont aussi décortiquées.
Pourquoi un tel label est-il si recherché ?
La participation financière à l’inscription et la cotisation ensuite tous les ans peuvent rebuter certaines communes : 900 € de frais d’études, entre 1 200 € et 4 800 € de cotisation annuelle (en fonction du nombre d’habitants). Certains ont attendu dix ans comme Polignac (43). D’autres ont perdu l’appellation à cause du coût de travaux d’embellissement à effectuer ou d’un supermarché présenté. Car une commission de contrôle examine les lauréats tous les six ans.
Pourquoi un tel label est-il si recherché ? Dès que le classement annuel est annoncé, les médias nationaux y vont de leur reportage, « en région ». Ces panneaux rouges et ou apposés aux entrées de la ville sont également recherchés par les touristes. Le surplus de fréquentation apparaît entre 20 et 40 % dès la première année. Les commerçants espèrent augmenter leur chiffre d’affaires. Pour l’hôtellerie-restauration, cela signifie des salles mieux remplies et une hausse des nuitées.
Par capillarité, les communes qui entourent le lauréat peuvent-elles tirer quelques avantages de cette nouvelle notoriété ? Cressensac se trouve à 13 kilomètres de Martel et au centre des villages cités en début d’article. La commune de Cressensac-Sarrazac possède de nombreux atouts pour séduire les touristes de passage ou en villégiature pour l’été : atout de l’implantation géographique mais pas uniquement. Trois hôtels peuvent drainer la clientèle sans compter au moins six gîtes et cinq propriétaires de chambres d’hôtes.
Quelques belles enseignes
Bien intégré dans le village de Sarrazac, l’hôtel-restaurant La Bonne Famille ne manque pas d’arguments pour attirer les touristes. Cette ancienne maison de forgerons transformée en café-hôtel dès 1922 par la grand-mère contribue à la vie du bourg. Les offres de loisirs y sont nombreuses. Car la génération suivante a installé la piscine en 1972, puis le terrain de tennis. Les 3e et 4e générations perpétuent ces qualités d’accueil, de savoir-faire culinaire. Le village niché dans une vallée, au bâti homogène et typique, groupé autour de son église romane dédiée à Saint Geniès porte également les randonneurs grâce au balisage de ses chemins. La statue de Notre Dame des neiges domine le site. Une opération Cœur de village est prévue fin 2023 pour embellir Sarrazac. Du village, une petite route grimper pour rejoindre Notre Dame des neiges. Et là, quelle vue ! Un panorama à couper le souffle si la grimpette ne l’avait pas déjà fait. Et après l’effort… La réputation de bonne table de l’hôtel-restaurant n’est plus à faire.
Piscine également à l’Auberge de Cartassac. Cet hôtel-restaurant, comme La Bonne Famille d’ailleurs, adhère à la charte des Logis de France. Complètement excentré de Sarrazac, il est déployé dans la vallée en bord de route vers Turenne et Brive.
À Cressensac, le restaurant Poquet se situe sur la route principale. Cet établissement existe depuis 2005. Une belle façade de pierre qui ne manque pas de charme attire le regard. Les travaux de voirie enfin terminés, les touristes peuvent s’arrêter plus facilement. À l’arrière, vous pourrez profiter du calme de la terrasse, vanté par son propriétaire. Au menu, verrine de foie gras, confit de canard, magrets, spécialités de la maison. Ces plats seront plus rares cette année, crise de grippe aviaire oblige. Stéphane Poquet concède qu’il ne sera pas facile de satisfaire les touristes de passage. Profitez de l’agneau du Quercy, de la tête de veau, autre spécialité du chef.
A quelques encablures, sur le trottoir d’en face l’enseigne Chez Charly a changé de propriétaire et de nom en 2014. Julien et Wendy ont créé l’Optimiste. Originaires du Loir-et-Cher, ce couple d’autodidactes cuisine dans la bonne humeur des plats inspirés avec les produits du terroir : pavé de veau rôti, filets de rougets, aiguillettes de canard…
Alors, prêts pour la saison ? Comme l’indique la campagne Oh my Lot ! importé par le département, « ici, on est bien, ici on vit bien » ; et ce n’est pas qu’un panneau en bord de route.
FREDERIC LABROUE
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Il faut sauver l’église. Vue de l’extérieur, l’église Notre-Dame de l’Assomption de Culhat, aussi appelée église Saint-Vozy, est un magnifique monument de style roman, désignée au XIIe siècle.
Tout irait bien pour l’édifice et pour le village si un problème architectural ne mettait pas son existence en danger. Pour découvrir de quoi il s’agit, il suffit de pénétrer dans le bâtiment, classé au titre des Monuments historiques en 1886, pour visualiser immédiatement les quatre immenses structures charpentées qui pourraient le clocher, et en s’approchant un peu plus, découvrir les fissures provoquées par la masse excessive de celui-ci.
Un saut dans l’histoire
Construite sous l’impulsion de l’évêque du Puy-en-Velay Saint-Vosy, elle manqua d’être détruite durant les guerres de religion, au XVIe siècle. Les voûtes sont alors rétablies par un plafond en lambris. Elle est une nouvelle fois menacée sous la Révolution, ses toitures sont arrachées.
Églises et chapelles, le grand et le petit patrimoine de Thiers (Puy-de-Dôme)
Une description de 1821 précise : « L’église est en mauvais état, le clocher en forme de tour carrée présente une masse colossale prête à s’écrouler ». Dès lors, une grande campagne de restauration est entreprise entre 1860 et 1870. C’est à ce moment que le clocher est remplacé par un autre à base octogonale, mais surdimensionné par rapport à la base du XIIe. C’est en 1981 qu’une solution temporaire de consolidation a été adoptée avec quatre charpentes monumentales en bois soutenant l’édifice. Depuis, l’église est surveillée avec des témoins signalant toute aggravation des défauts.
La municipalité a décidé de passer au niveau supérieur en réagissant afin de trouver une solution pérenne et sécurisée qui permettra au lieu de culte de retrouver sa beauté d’origine.
De nouveaux travaux
Patrick Giraud, l’adjoint en charge de la culture et du patrimoine précise les actions et leur calendrier.
« La première phase est de nommer un maître d’œuvre qui établit un diagnostic, puis il chiffrera les travaux avant de les accompagner par la suite, son nom devrait être connu dans les jours à venir. Dès que le devis sera établi, commencera alors le montage financier qui, vu l’ampleur de la tâche, promet d’être ardu. »
Si les pistes de financement sont connues (Département, Région…), d’autres sont déjà concernées, en faisant, par exemple, participer les habitants du territoire ou bien en actionnant du mécénat privé.
Le dernier concert donné dans le cœur au mois de juin en est la preuve, Culhat et ses habitants ne laisseront pas tomber leur église au sens propre comme au figuré.
Par notre correspondant local Fred Boher
Trois employés de l’atelier CoRéum de Bieuzy-les-Eaux interviennent actuellement à l’église paroissiale du Trévoux. Ils ont procédé, depuis le 30 juin et jusqu’aux vacances d’été, à la restauration de la peinture et de statues, perchés sur un imposant échafaudage. Après la pause estivale, les travaux reprendront en septembre. Ils font suite à ceux de restauration du retable, il y a quelques semaines.
C‘est parce qu’ils vouent un attachement infini au patrimoine religieux de leur commune que sept Hauts-Riverains, dont six élu(e)s, ont dédié une grande partie de leur temps libre à la réhabilitation de la charpente de la chapelle du hameau de Linchamps.
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Sécularisation, désertification rurale, regroupements paroissiaux, contraintes budgétaires des communes… Tout semble se conjuguer pour favoriser l’abandon progressif du patrimoine religieux français, dans certaines zones rurales. Sur les 42 300 églises et chapelles paroissiales, 40 300 ont été construites avant 1905 et sont donc la propriété des communes. Bien qu’elles favorisent d’un entretien trop irrégulier, elles ne sont pas, pour l’heure, « en si mauvais état ». Mais une « dégradation rapide » est à craindre.
Telles sont les premières conclusions auxquelles sont arrivés les sénateurs Anne Ventalon (LR) et Pierre Ouzoulias (CRCE) à la question des auditions prévues depuis février dans le cadre d’une mission d’information. Celle-ci leur avait été adressée par la commission de la culture du Sénat suite à des sollicitations de maires ruraux « désemparés » face à la dégradation de leur patrimoine religieux. Ils présenteront leur rapport mercredi 6 juillet.
« Le risque n’est pas tant que ce patrimoine passe aux mains de propriétaires privés, comme cela arrive dans les pays anglo-saxons, où d’anciennes églises ont été transformées en boutiques, en hôtels, en supermarchés ou en discothèques »affirmeront les deux sénateurs dans leur intervention orale, que La Croix un pu consulter. Les contraintes architecturales des églises ne se répercutaient en effet que « modérément » la convoitise des investisseurs.
Accueillir des révisions d’examens ?
En revanche, l’absence d’utilisation et donc d’entretien d’une partie de ces édifices pourraient rendre leur démolition « inéluctable ». Ce danger guette en particulier les églises du XIXe siècle (30 % des églises paroissiales), trop grand par rapport aux besoins actuels et de moindre intérêt architectural. 2 500 à 5 000 édifices sont menacés d’être abandonnés, vendus ou détruits d’ici à 2030, d’après l’Observatoire du patrimoine religieux.
Pour être sauvegardé, jugé les deux rapporteurs, ce patrimoine doit redevenir « significatif et utile » pour la population, y compris les non-pratiquants. « La jurisprudence tend à évaluer vers un usage moins exclusivement cultuel des édifices pertinents de la loi de 1905 »explique le sénateur communiste Pierre Ouzoulias à La Croix. 2006, le code général de la propriété des personnes publiques autorise leur utilisation pour des « activités compatibles avec l’affectation cultuelle ».
Outre les concerts d’orgue et expositions de photos, il pourrait s’agir d’activités plus inattendues, en phase avec les besoins (éducatifs, caritatifs, etc.) de la population, suggère le rapport sénatorial. « Récemment, les églises ont été utilisées comme des refuges dans le cadre du plan canicule. Pourquoi ne pourraient-elles pas, demain, accueillir les élèves qui révisent leurs examens ? »
Des initiatives encore timides
L’idée leur a été soufflée par Benoît de Sagazan, rédacteur en chef du Monde de la Bible (édité par Bayard), auditionné au titre de directeur de l’Institut pèlerin du patrimoine. Il a parlé aux sénateurs d’une église vendéenne devenue, sept mois par an, un centre d’interprétation du vitrail, ou encore d’une église lyonnaise abritant dans sa crypte une épicerie solidaire et, dans l’entrée, un lieu d’ écoute pour étudiants. Des initiatives « timides »observe le spécialiste, qui rappelle que jusqu’à la Révolution, les églises étaient « à la fois des lieux cultuels et des espaces de sociabilité ».
Le secrétaire général de la Conférence des évêques de France (CEF), le père Hugues de Woillemont, a aussi été auditionné. S’il ne s’oppose pas par principe à un usage partagé, il tient à rester vigilant, notamment face au risque d’une » cloison » des églises. « On ne peut pas décider, par exemple, que le culte n’aura plus lieu que dans le chœur. Toutes les parties du bâtiment servent à l’expression de la foi. » S’il n’y a pas encore de réflexion concertée à ce propos au sein de la CEF, le père de Woillemont estime que cela devra être le cas, car « le sujet est devant nous ».
De son côté, Pierre Ouzoulias se dit conscient des « croustillants » que le sujet peut engendrer. En particulier en zone rurale, où ses collègues sénateurs font face à davantage de fidèles réticents qu’auparavant. « Le dialogue actuel, qui n’inclut que le curé, le diocèse et la commune, doit être élargi à la communauté paroissiale, mais aussi villageoisesoutient le sénateur PCF. Si on les met devant le fait accompli, on s’expose à des positions de rejet. »
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Huit autres recommandations
La principale proposition du rapport sénatorial est de favoriser l’usage partagé des édifices religieux par des conventions types entre le maire, le curé affectataire et le diocèse.
Les sénateurs font huit autres recommandations. Parmi elles, le lancement d’un inventaire national du patrimoine religieux (le dernier remonte aux années 1980) et le recours aux conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (Caue), organismes départementaux investis d’une mission d ‘intérêt public, pour identifier les solutions possibles pour chaque édifice.
Le rapport s’attarde peu sur les lieux de culte juifs et protestants, qui ont, « depuis longtemps, des approches beaucoup plus mixtes de l’usage de leurs édifices ».
En cette fin de semaine, ils sont des centaines à prendre place sur les bancs de l’Église syriaque orthodoxe Mar Giorgis, à Karakoch, la plus grande ville chrétienne de la plaine de Ninive, pour assister à la bénédiction d’une fresque du XIIIe siècle récemment restaurée.
Cette peinture murale byzantine se trouve dans le sanctuaire de l’église rupestre Mar Giorgis de Bakhdida (nom syriaque de Karakoch), fondée au VIe siècle. Elle représente le baptême du Christ dans le Jourdain. Il s’agit de la seule œuvre de ce type connue en Irak. Pourtant, elle ne doit sa survie qu’à l’incapacité des pelleteuses à venir à bout du sanctuaire, voué à la destruction en 2005 pour permettre, sur son emplacement, la construction d’une église moderne.
Depuis lors, la fresque, restée sur la façade extérieure de l’édifice, était exposée aux intempéries et à l’écrasant soleil de la plaine de Ninive. Pendant les deux années d’occupation de la ville par Daech, elle subit de profondes dégradations, le lieu étant utilisé comme laboratoire de fabrication d’engins explosifs.
« Quand elle a été redécouverte à la libération de la ville, l’œuvre était en péril. Il fallait très vite intervenir », explique Méliné Miguirditchian, l’une des restauratrices. Des organisations et institutions internationales ont alors pris en charge la protection, puis la restauration de la fresque. « Le peuple irakien est notre grand frère, rappelle Étienne Piquet-Gauthier, directeur de la Fondation Saint-Irénée, à Lyon. Nous sommes honorés de contribuer à restaurer son patrimoine ».
Contraintes techniques et logistiques
Ce travail a fait face à des contraintes techniques, mais aussi logistiques. « Presque tous les produits viennent d’Europe, explique la restauratrice. Ils étaient introuvables ici, parfois même interdits. Par exemple, l’acétone n’est pas autorisée à la vente en Irak, car elle peut être utilisée dans la fabrication des bombes. Quand nous avons essayé d’en faire venir, elle a été bloquée pendant des semaines par le service des douanes. »
Le projet ambitionne de faire prendre conscience aux chrétiens de la région de la valeur de leur patrimoine. « Le patrimoine incarne l’identité profonde, sous sa forme la plus visible, abonde Pascal Maguesyan, de l’association Mesopotamia Heritage. C’est la raison pour laquelle Daech s’y est autant attaqué ; c’était un moyen systémique de casser le lien dépendant des communautés, de leur mémoire et de leur histoire ».
« Restaurer cette fresque est une façon d’honorer nos ancêtres, ajoute Mgr Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque syriaque orthodoxe de la région. C’est grâce à des œuvres comme celle-ci que leurs pensées, leur foi et leur culture sont parvenues jusqu’à nous. » Dans cette optique de transmission, quatre jeunes diplômés du département des beaux-arts de l’université de Mossoul ont été impliqués dans le travail de restauration. Ils ont créé une version moderne de l’œuvre, exposée dans l’ancienne église rupestre. Symétrie pleine d’anachronisme, c’est dans la nef de la nouvelle église, celle-là même pour laquelle elle avait failli être rasée, que la fresque byzantine sera désormais placée.
Un pari audacieux
Pour Pascal Maguesyan, « L’exemple de cette œuvre, qui aurait dû être détruite sur l’ordre de la paroisse pour construire un nouvel édifice, et qui a été restaurée des années plus tard à la demande des autorités religieuses, est révélateur. Les actions de Daech ont rappelé aux communautés la vulnérabilité de leur patrimoine, donc l’importance de le préserver et de le protéger ».
Le pari est audacieux alors que l’État irakien ne consacre aucun budget à la reconstruction des lieux de culte dans les zones anciennement occupées, préférant se focaliser sur les infrastructures et habitations. « En reconstruisant les pierres, on peut aussi reconstruire les âmes », défend Mgr Nicodemus Daoud Sharaf. Il sait combien le défi est immense. À ce jour, plus de cinq ans après la libération de la plaine de Ninive, on estime que seuls 60 % des chrétiens sont retournés vivre sur leur territoire d’origine.