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L’église abbatiale du XIIe siècle à Thiron-Gardais « enfin » en chantier

Les échafaudages font leur retour. Quatre ans après un premier chantier, des travaux sont entrepris pour sécuriser l’église abbatiale du XIIe siècle à Thiron-Gardais.

Enfin. Le mot était sur toutes les lèvres, samedi matin, lors du lancement du chantier de l’église abbatiale de Thiron-Gardais. Les travaux, qui comprennent la restauration de la façade nord, avec les parties basses de la charpente nord et sud de la nef et les trottoirs extérieurs, et la restauration de la galerie du cloître, soit la charpente et la couverture des tuiles plaques, les sols et les abords des vestiges du cloître, vont débuter le 15 janvier. La fin des travaux est estimée au printemps 2025.

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Un bâtiment qui souffre

« Avant, l’église abbatiale était entourée de plusieurs bâtiments qui ont été détruits. Sans ces supports, la charpente s’est désorganisée, se dilate et craque, Tout se désagrège. L’urgence est de sécuriser le bâtiment au niveau des murs et de la charpente », détaille Éric Gérard, président de la Communauté de communes Terres de Perche, qui, via une délégation de maîtrise d’ouvrage, a repris le chantier de l’ abbaye en main.

Au cours d’une réunion qui se tenait samedi matin, l’élu poursuit : « Quand la toiture sera refaite, il n’y aura plus de problèmes d’humidité et l’intérieur ne devrait plus être dégradé ». Stéphane Bern est venu en voisin et spécialiste du patrimoine.

« Le bâtiment n’a pas de fondations et souffre des infiltrations. Des pierres tombent du clocher ».

Stéphane Bern (vide)

Eric Gérard reprend : « Le bâtiment reste à la charge de la commune. Mais reprendre le chantier permet à la communauté de communes d’avancer l’argent. Nous avions évoqué cette possibilité il y a plusieurs années avec la commune ».

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Des travaux rapportés

Après une première phase de travaux menés de 2015 à 2018, la commune de Thiron-Gardais devait engager un nouveau chantier en 2019 sur l’église dont la nef est la plus longue d’Eure-et-Loir après la cathédrale de Chartres. Des études avaient été faites. Mais face au budget colossal du chantier, plus de 1,4 millions d’euros, la commune de plus de 900 habitants, qui a par ailleurs traversé des difficultés financières ayant conduit à la saisine de la Chambre régionale des comptes l’an dernier, ne pouvait porter seule ces travaux. Le maire Victor Provôt a donc fini par accepter la proposition de la Cdc Terres de Perche.

« Cela a pris du temps, du temps qui finit par nous coûter de l’argent public. Les entreprises ont maintenu leur offre, mais nous accusons une hausse par rapport au premier budget établi. Avec la même somme, on aurait pu faire plus ».

Éric Gérard (président de la Communauté de communes Terres de Perche)

Les travaux sont financés aux « deux niveaux par l’État. C’est naturel. Ce patrimoine dépasse le territoire de Thiron-Gardais et concerne toute la nation, affirme le préfet d’Eure-et-Loir, Hervé Jonathan. La lutte pour la préservation du patrimoine est importante. Le patrimoine occupe une place centrale de notre identité, c’est un vecteur de vie ensemble et de cohésion ».

Quant au Département, il subventionne les travaux à hauteur de 125.000 € auxquels s’ajoute 140.000 € du fonds départemental de dotations du patrimoine, constitué de fonds privés.

L’église abbatiale reste ouverte pendant les travaux. Un concert des Petits Chanteurs à la Croix de Bois organisé par l’association pour la restauration de l’abbaye aura ainsi lieu au printemps prochain.

Bérénice Poulin