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L’église de Châteauneuf-sur-Loire, bombardée en 1940, enfin complètement restaurée pour 1,8 million d’euros

À Châteauneuf-sur-Loire (Loiret), les paroissiens, amateurs de musiques anciennes, touristes et cyclistes de la Loire à Vélo ont retrouvé fin novembre l’église Saint-Martial, entièrement rénovée. Le projet de restauration de ce joyau de l’architecture romane, construit en 1164, remonte à 2016.

Dans son histoire contemporaine, l’édifice religieux, classé monument historique en 1946, n’avait pas été épargné par les ravages de la guerre. La toiture avait été éventrée par les bombardements de 1940, qui avait provoqué un incendie dévastateur. De lourds travaux ont été engagés entre 1946 et 1959. Plus tard, dans les années 1990, c’est au tour du clocher du XVIe de faire l’objet d’un investissement conséquent.

L’urgence d’aujourd’hui concernait la toiture, le chœur, la nef et les vitraux : « Des paroissiens se plaignaient des gouttes d’eau qui leur tombaient dessus. Et dans cette église, nous avons la chance d’avoir un orgue précieux et réputé que nous voudrions évidemment préserver », justifie Marielle Pierre, l’élue municipale en charge de la Culture.

Remplacement des ardoises avec les techniques d’époque

A l’arrivée en 2014 de la nouvelle équipe municipale, dirigée par Florence Galzin, la décision a été rapidement prise d’entreprendre une étude de programmation pour définir les priorités du chantier, qui a fait intervenir quatre entreprises spécialisées dans la taille de pierre, la maçonnerie, la charpente en bois, la couverture et le rafraîchissement de vitraux. « Nous avons par exemple procédé au remplacement total des ardoises, avec des clous en cuivre, des carrés crantés, c’est-à-dire que les artisans ont vraiment respecté toute la méthodologie des monuments historiques », détaille l’élu.

Au total, le chantier de restauration de l’église de Châteauneuf-sur-Loire aura coûté 1,87 millions d’euros, financé par la commune pour moitié, la Drac à hauteur de 842 191 euros, le Département (72 321 euros) , et la Fondation du patrimoine (49 430 euros) grâce à 85 donateurs, particuliers et entreprises.

La commune va maintenant porter ses efforts au sauvetage des douves du château, qui menacent de s’effondrer. Comme chaque année, Marielle Pierre a déposé un dossier auprès de la Mission Berne pour faire partie de la sélection du prochain loto du patrimoine. Car les sommes à réunir pour cet investissement sont au moins comparables au chantier de l’église Saint-Martial. Un défi qui relève de la jauge, à un moment où les collectivités locales doivent faire face à une explosion de leurs charges et de leurs factures énergétiques.