Par Éric Le Dorzé
Publié le
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Pour des raisons de sécurité évidentes, les adresses des deux réserves municipales de Pontivy (Morbihan) sont gardées secrètes. Deux réserves dans lesquelles sont conservés et bichonnés les trésors du patrimoine de la ville.
La première, d’une cinquantaine de mètres carrés, concerne les tableaux et dessins (environ 300), des œuvres d’art qui demandent des conditions de conservation très particulières. La seconde, la plus importante, se compose de neuf salles, sur deux niveaux, dans un bâtiment d’environ 300 m2.
Conservation sous conditions…
Georges-Yves Guillot, adjoint aux affaires culturelles et au patrimoine nous a ouvert les portes de cette dernière :
Nous utilisons ce bâtiment, mais seulement en partie. Le conseil municipal a voté en 2019 une enveloppe de 60 000 € pour aménager l’ensemble, rénové par nos services techniques, et mettre en œuvre de bonnes conditions de conservation des éléments de notre patrimoine…
Les différentes salles sont ainsi adaptées aux œuvres qu’elles reçoivent.
Le patrimoine, c’est tout ce que l’on souhaite transmettre, alors il faut le protéger… Nous essayons de nous approcher au maximum des normes édictées par le ministère de la Culture et son service des musées de France…
Tous les objets sont entreposés sur palettes en cas de dégât des eaux, ou sur des étagères ; la plupart des pièces sont plongées dans le noir ; le degré d’hygrométrie est contrôlé et maintenu au niveau qui convient aux œuvres qui sont pour la plupart protégées par une toile Tyvec non abrasif, quasi indéchirable et imperméable ; les ouvertures et les cloisons ont été étudiées pour permettre la manipulation des éléments des collections en toute sécurité…
Château, manoir, hangar…
Il y a quelques années encore, les objets patrimoniaux de la Ville étaient entreposés dans plusieurs lieux et dans des conditions qui ne garantissaient pas une préservation maximale. Le château des Rohan, le magasin à fourrages (quai d’Arcole), le manoir de Kergrésil et un hangar en zone industrielle, deviennent ainsi office de réserves improvisées.
La démarche de la ville a donc commencé par une opération de récolement pour passer en revue tous les éléments du patrimoine à conserver. Il s’agissait de la première étape avant de pouvoir mettre en œuvre une politique patrimoniale qui reposait sur quatre axes.
Le patrimoine, ça demande du temps long, et il ne faut pas improviser, explique Il faut conserver dans de bonnes conditions, remettre en place les œuvres d’art ou les objets patrimoniaux quand c’est possible et quand ils ont été traités, les rendre visibles pour le public, et les numériser…
Pour la conservation, les conditions sont réunies pour les 450 pièces qui sont entreposées dans cette caverne d’Ali Baba, dont plus de 300 sculptures de Gaston-Auguste Schweitzer (1879-1962), mais également un coffre breton du XVIIe siècle ; les anciennes cloches de la basilique Notre-Dame de Joie ; la seule plaque en bronze épargnée par les Allemands pendant la guerre 39-45, représentant une opération de la cataracte par le docteur Ange Guépin ; une plaque de relais de Poste du XIXe, avec l’indication de Pontivy qui recouvre celle de Napoléonville (photo en haut à droite de cette page) ; le buste en plâtre qui a préfiguré la réalisation de la statue en bronze de L’Aveugle de Schweitzer que l’on retrouve en haut de la roseraie de la rue d’Iéna ; un ange orant du XVIe en granit dans la salle dédiée au lapidaire ; des horloges comtoise ; un très précieux marteau en bois, qui servait à la bénédiction des cloches, avec l’ancien blason de Pontivy ; de nombreux éléments du patrimoine religieux en bois…
Laboratoire et quarantaine…
Dans cette réserve municipale, une pièce fait office de quarantaine locale pour les objets qui entrent et sortent de la réserve, et de petit laboratoire, pour le dépoussiérage ou le traitement fongicide, comme pour cette ancienne plaque du parquet du château des Rohan datée du XVIIIèmee…
Les objets qui suivent un traitement plus important ou une restauration, sont nommés à des professionnels.
Plusieurs éléments de mobilier religieux vont par exemple bientôt partir en traitement. À la fin de ce mois de mars, nous allons rencontrer le restaurateur pour définir la méthodologie, voir si l’on part sur un traitement liquide, par congélation, ou par anoxie…
La table de communion et la clôture du chœur de l’église Saint-Joseph, comme le retable et la chaire de l’église Saint-Mériadec de Stival, passeront par cette étape avant de pouvoir rejoindre leur édifice d’origine…
Cabinet de curiosité et numérisation…
D’autres pièces pourraient être présentées au public en 2024 dans le cadre d’une exposition (un « cabinet de curiosités » glisse Georges-Yves Guillot), à la galerie des Bains-Douches. À l’image de celle consacrée, ce mois de janvier 2023, aux décors peints en 1965 par Alice Pasco pour le collège moderne de jeunes filles (l’actuel collège Charles Langlais).
Pour rendre visibles nos collections, leur numérisation est en cours avec Laudrenn Wolffer, chargée de mission pour les collections. Il faudra ensuite travailler à la rédaction des descriptions des différents objets, avant de mettre en ligne l’ensemble sur les sites internet de la Ville et du Département…
Outre l’intérêt pour le grand public, cette présentation numérique donne de la visibilité pour faciliter les échanges, comme c’est par exemple le cas régulièrement avec le Musée du Faouët…
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