Depuis début février à La Baconnière, en Mayenne, l’église du village est au cœur d’un bras de fer. Lundi 30 janvier, le conseil municipal a voté à l’unanimité la destruction de l’édifice religieux. L’église Saint-Corneille et Saint-Cyprien est fermée depuis 2014 et en 2019, elle a été très endommagée par la tempête Miguel. Une partie de la toiture s’est même effondrée, la mairie a donc décidé de raser l’édifice, devenu trop dangereux. Ce qui ne plaît pas à tout le monde.
Une manifestation à eu lieu au pied de l’église. Une soixantaine de personnes étaient réunies mais tout le monde n’est pas venu pour les mêmes raisons. À l’origine de cette mobilisation, Sylvie Chometon, présidente de l’association pour la sauvegarde du patrimoine. : « Je pense qu’on doit trouver une alternative, comment essayer de garder le maximum de traces, de mémoires de cette église, aussi bien dans le bâti que la sauvegarde des objets. » À ses côtés, quelques habitants de La Baconnière, natifs de cette commune située entre Laval et Ernée, attachés à leur église.
Mais rapidement, ils sont rejoints par le jeune et nouveau collectif « Mayenne défend son patrimoine » ainsi que des membres de l’ultra-droite et des sympathisants d’Éric Zemmour. Parmi eux, Sami Fouchard, le porte parole du collectif : « Il faut se poser les bonnes questions : combien on est prêt à mettre pour défendre notre patrimoine ? Est-ce qu’on est prêt à tout raser pour des raisons budgétaires ? Il faut trouver les fonds et il faut aller chercher ce qui nous permettra de sauver nos églises et notre patrimoine. » Le coût d’une rénovation totale du bâtiment se révèle entre six et huit millions d’euros.
Sur le trottoir d’en face, une « contre-manif » s’est constitué, composé de soutiens à l’équipe municipale et de quelques partisans antifascistes. Pour Évelyne, habitante de La Baconnière, il est trop tard pour sauver l’édifice : « Sa restauration ne justifie pas qu’on investisse une telle somme d’argent dans une commune qui est en plein essor, où il y a beaucoup d’autres choses à faire que de mettre tout l’argent dans un bâtiment autant délabré. »
Le conseil municipal a pris sa décision, mais le maire assure être toujours ouvert au dialogue. Une pétition a été reçue
pour s’opposer à cette destruction. Elle recueille plus de 1.050 signatures en moins d’une semaine.